«Je veux faire tomber le vin de son piédestal», déclare Olivier Ramé avec un petit ton rebelle, «nous devons le remettre là où il doit être, dans nos caves». Au final, ce qui compte, ce n’est pas ce qui est inscrit sur l’étiquette. Pour le palais, seul compte que le vin soit bon. «Appellation? Château? Cela ne m’intéresse pas!» Un point de vue plutôt radical. Surtout pour un Français et encore plus pour un vigneron qui pourrait inscrire les deux à son palmarès ou plutôt sur ses bouteilles. Ses deux années de voyage à travers les régions viticoles du monde entier ont fait de lui un «dissident»: «Je fais les vins qui me plaisent et non les vins que l’on attend de moi.» Il vinifie ainsi, par exemple, des vins issus de monocépages, dont «La Muse», ce qui est contraire aux règles de l’AOP Cabardès. Lorsqu’il s’est installé dans le Sud de la France et qu’il s’est mis à poser des questions, il a vite été qualifié d’«un peu fou». Olivier est tout simplement un homme qui ose suivre son propre chemin. Y compris là où d’autres ne verraient que des voies sans issue. En 2013, le vigneron perd l’annulaire de la main gauche en travaillant sur une machine. Malgré tout, quelques années plus tard, il commence à prendre des cours de guitare. Et le résultat est là: c’est possible, même avec un doigt en moins! C’est une question de volonté. Olivier est convaincu que nous avons tous un «côté dissident». Pour le trouver, il nous suffit de nous impliquer pour ce qui compte vraiment pour nous, sans faire de compromis. Le «côté dissident» est le terrain pour se dépasser soi-même. Olivier Ramé en est l’exemple type. À travers son parcours de vie hors du commun et à ses vins radicalement bons.